lundi 25 août 2014

Le Road-Trip islandais : Jökulsárlón & Höfn

Sur la route : Où s'arrête le glacier, où commencent les nuages ?
Sur le chemin pour nous rendre à l'inauguration du pont qu'il a dessiné, Svavar nous a emmené, moi et sa fille, voir Jökulsárlón, la fameuse Lagune du Glacier : Attraction touristique incontournable de la côte sud, dernière étape avant d'atteindre Höfn (prononcé Heubn), et donc la fin de cette côte Sud, puisque après on doit franchir un tunnel pour passer sur la côte Est. C'est un lagon où flottent de gros blocs de glace qui se sont détachés du glacier et vont lentement rejoindre la mer. D'habitude, il y a un bateau qui permet aux gens de naviguer entre ces petits icebergs miniatures, mais lorsqu'on y est allé, il y avait tant de blocs qui encombraient la lagune que le bateau ne pouvait pas quitter le quai. Qu'à cela ne tienne, j'ai crapahuté joyeusement sur une petite bute à côté du lagon pour prendre la hauteur, et j'ai profité du paysage à couper le souffle. Et malgré le soleil qui tape, la fraîcheur qui se dégage du glacier et de l'eau claire suffisait à rafraîchir ma peau brûlée. C'était vraiment un endroit magnifique...





C'est la dernière fois que j'ai quelqu'un avec moi pour me prendre en photo dans ces paysages... j'en profite.
Mais ce n'était pas la dernière fois que je mettais les pieds à Jökulsárlón ! En allant visiter de la famille à Svavar à Höfn, nous y avons fait un nouvel arrêt : on avait pris la cousine au passage et on est allé faire un tour sur la plage de sable noir, dans l'estuaire où s'échouaient des blocs de glace. J'ai pu, à cette occasion, poser officiellement le pied sur le glacier Vatnajökull ! Enfin... presque.

C'est très impressionnant de voir ces blocs partir vers l'océan et de se dire qu'on peut pratiquement voir le glacier fondre... Quand Svavar me montre jusqu'où Vatnajökull s'étendait quand il était gamin, c'est carrément effrayant. Il est toujours énorme, évidemment, mais d'autres glaciers plus petits ont déjà quasiment disparus, la fonte s’accélérant ces dernières années, avec un effet pervers : Plus le climat se réchauffe, plus le glacier ruisselle, plus il ruisselle, plus les veines noires qu'on a pu voir sur mes photos précédentes s'étendent, et plus elles s'étendent, plus elles assombrissent la surface du glacier et moins celui-ci ne réfléchit l'énergie solaire. Donc, plus vite il fond.

Comme au Mur de Berlin : Le morceau-souvenir.
D'ailleurs, à cause de ce recul rapide, il n'est pas rare de passer par des routes surélevées et des ponts... au beau milieu d'une énorme plaine de gravas et de caillasses. tout simplement parce que quelques années en arrière, ces routes étaient encore menacées par les glissements de terrains dus à la fonte, alors qu'aujourd'hui l'eau ne ruisselle même plus jusque là. De nouvelles rivières et estuaires se créent en retour, d'où la construction du nouveau pont dont nous sommes allé voir l'inauguration. Le paysage est très malléable, en Islande, et tout comme la météo, en constant changement.

Devant cette disparition annoncée, j'aurais bien emmené ce morceau déjà détaché, en souvenir, puis j'ai pensé... la douane, le poids du bagage, tout ça...

Puisque je parlais de Höfn, je me permet de parler rapidement cette petite ville de pêcheurs, fort charmante, dont j'ai pu profiter à prix doux de la piscine municipale, qui comme toute les piscines islandaises est principalement d'extérieur avec de l'eau naturellement chaude. Là, je me suis fait plaisir, y avait un petit bassin à 36/38° et juste à côté, un bassin d'eau glacée. J'ai pas résisté, et comme me l'a conseillé Anni, j'ai libéré mon Finn Intérieur ! Un petit vieux partageait le bassin avec moi et on se laissait aller au bac glacé à intervalles réguliers. On ne s'est jamais parlé, on a simplement échangé un regard entendu et un sourire poli, et on s'est arrangé, puisque de toute façon personne d'autre ne voulait s'y baigner. D'ailleurs y avait un jeune avec sa petite amie qui s'est tâté pendant un moment, tournant autour du bac glacé, avant d'y tremper un doigt et de renoncer.

Hahaha ! 

Chochotte.

Bref, Höfn, c'était cool. Et mignon, en plus ! Mais ça reste une toute petite ville principalement centrée sur son industrie de la pêche, rien d'exceptionnel à visiter, hormis le cadre lui-même qui est chouette, naturellement.

Une ballade sur les rives de Höfn.
Et à quelques kilomètres seulement, à Horn, au pied de la montagne que le fameux tunnel traverse pour passer sur la côte Est, il y a une reconstitution d'un village Viking qui sert de décor pour des tournages. Avec les chevaux qui gambadent et le soleil qui se couchaient, on était dans l'ambiance...
Finalement, après avoir longé la côte le jeudi soir et visité ces merveilles du Sud pendant deux jours, il était temps pour moi de quitter la ferme de Svavar et de sa famille et reprendre la route. Seul, cette fois. Dimanche midi, après un bon dernier repas chez mes hôtes et les remerciements et au-revoir qui vont bien, j'ai enfilé mon sac à dos et j'ai commencé à marcher le long de la route du sud, démarrant ainsi mon périple en solo. On m'avait dit que le stop ne serait pas un problème, et le temps était de la partie, je partais vers l'Est, confiant.

Ah bah, si j'avais su !

On the road, baby.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire