vendredi 6 novembre 2015

Un jour en Finlande : Le jour de la Suède et de Gustave-Adolphe

Aujourd'hui, en Finlande, c'est le jour de la Suède. Curieux, non ?

L'histoire de la Finlande est étroitement liée à celle de la Suède. Pendant près de six siècles, elle n'en fut qu'une province, avant de passer sous domination russe en 1809. Avec l'indépendance le Royaume est devenu une sorte de"grande sœur" à laquelle la Finlande aime se mesurer pour faire ses preuves (notamment au hockey sur glace. Surtout au hockey sur glace.). Un rapport amour-haine hanté par un profond complexe d'infériorité. Souvent, quand les politiciens veulent montrer un exemple de "comment que c'est mieux ailleurs", ils regardent la Suède. Sauf pour la politique d'immigration, apparemment, là ce serait plutôt le modèle à ne pas suivre, mais passons.

Une jolie maison à Naantali, avec son panneau monolingue (une curiosité !)
La Finlande a deux langues nationales : le finnois (d'uh !) et le suédois. Non seulement à cause de son histoire, mais parce que le pays abrite une minorité de Finnois suédophone (enfin, ils parlent un suédois finlandisé qui est donc plus un dialecte suédois que de vrai suédois de Suède). Historiquement, cette minorité coïncide étrangement avec la bourgeoisie finlandaise, elle a donc tendance à : mieux se porter financièrement, mieux se porter niveau santé, mieux se porter niveau éducation... bref, vous voyez le tableau. Dans l'esprit des Finlandais, cette minorité est bien présente, bien visible, elle compte. Et attise une certaine... jalousie ?

Le bilinguisme se retrouve partout, dans l'administration et tout ça, évidemment, mais le plus frappant ce sont les panneaux de circulations, de rues, etc. Tout est en deux langues, finnois et suédois, la langue majoritaire dans la commune étant écrite en premier sur les panneaux. Néanmoins si la minorité tombe sous les 5%, le panneau est en une seule langue. Du coup, il y a eu des conflits lorsque trop de finnophones se sont installés dans des coins à majorité suédophone... parce que si le ratio s'inverse la loi les oblige à refaire tous les panneaux (en plus de voir le dialecte faiblir, évidemment). Les fénno-suédois ont également un nombre de représentant fixe au parlement (alors qu'il aura fallu attendre 2007 pour voir un Same au parlement finlandais), leur langue minoritaire est obligatoire pour tous dans les écoles de tout le pays (même dans les zones où on ne le parle pratiquement pas, genre à la frontière russe). Bref, ils pèsent.

D'ailleurs, dans l'archipel dont je vous est déjà parlé se trouvent les îles d'Åland, complètement suédophones, qui ont même un statut d'autonomie (avec leur propre drapeau, étendard de la minorité suédophone).  De temps en temps ils font semblant de vouloir quitter la Finlande pour la Suède, mais une fois quelques nouveaux privilèges obtenus (privilèges fiscaux, monolinguisme protégé par des traités, démilitarisation, etc.), tout va de nouveau bien.

Entre parenthèse, je tiens à dire que j'aimerai bien y faire un tour, à Åland, parce qu'il paraît que c'est magnifique.

(Edit : J'y suis finalement allé, j'en parle ici !)

Trait d'union entre la communauté suédophone de Finlande et la Suède, le territoire autonome d'Åland est ici marqué avec des bordures rouges. A titre d'illustration je vous ai mis les drapeaux des deux pays et d'Åland. Je crois qu'on peux difficilement être plus clair dans le message, quand même.
En Suède, bizarrement, personne ne pense à eux et les gens s'étonnent souvent en apprenant qu'apprendre le suédois est obligatoire pour tous. Les suédois ont eux-même une minorité finnophone, d'ailleurs, dont personne n'a rien à cirer, et personne ne doit apprendre le finnois dans les écoles suédoises. Ah c'est sûr, c'est mieux en Suède, hein !

Bref, revenons à la Finlande.

Je vous avais déjà parlé des jours spéciaux où on sort les drapeaux partout pour célébrer des figures emblématiques, des événements, etc. Regardons donc notre agenda - et j'entends par-là, jetons réellement un œil à un agenda finlandais qui indique les jours spéciaux par des petits drapeaux :


30 mars : Jour de la démilitarisation et neutralité d'Åland (oui parce qu'en plus d'être autonomes, les habitants des îles sus-nommées ne sont pas soumis au service militaire comme le reste du pays).

24 avril : Jour du drapeau d'Åland. (Un drapeau suédois marqué d'une croix rouge, symbolisant la Finlande. Alors là, vous regardez le drapeau blanc et bleu et à première vue vous vous dites logiquement : "Bullshit !". Mais si vous avez suivi mon article précédent vous devriez vous rappeler pourquoi le blason rouge de la Finlande n'est pas devenu son drapeau. Indice pour s'en souvenir : ça un rapport avec les communistes)

9 juin : Jour de l'autonomie d'Åland. Qui coïncide avec le jour de commémoration des vétérans (comprendre : les héros de la guerre contre les Russes qui ont permis à la Finlande de rester indépendante.) (Ironie, ironie)


Bon, pour être honnête, ces jours le drapeau ne doit être levé que sur les îles concernées. Alors, certes, on pourrait se dire que c'est pas grand chose, mais quand on pense qu'en une année ils ont réussi à donner trois jours à Åland, alors qu'en dehors de la fête des mères, seulement un jour à drapeau est en l'honneur d'une femme (Minna Canth le 19 mars), et aucun n'est réservé aux Sames, l'autre minorité native du pays (dont on n'oblige personne à apprendre la langue, bizarrement) on se dit que... voilà quoi... y a un peu de favoritisme. Ah oui, j'ai précisé que les Fénno-suédois représentaient moins de 6% de la population ? On comprend peut-être un peu mieux les grincements de dents qui se font parfois entendre dans les rangs finnophones. (voire, chez les plus vindicatifs, une certaine hostilité verbale - voire physique ! - comme certains contacts fenno-suédois m'ont racontés)

Mais revenons à l'agenda, puisque à ces trois jours dédiés à la communauté autonome suédophone, il faut ajouter le 6 novembre : le jour de la Suède, ou jour de Gustave Adolphe, qui fut Duc de Finlande et d'Estonie avant d'être Roi de Suède. Il est particulièrement connu pour être devenu le grand chef de guerre qui ravagea l'Europe centrale pour venir en aide aux Protestants, en guerre avec les Catholiques... bon, OK, oui, c'est aussi lui qui voulait une deuxième rangée de canons sur le Vasa, vous êtes contents, bande de trolls ?

Et ce jour-là, il est obligatoire pour tout le monde, hein, pas juste Åland. Drapeau au vent dans toute la Finlande !

(Afin d'être sûr de pas dire de connerie j'ai quand même vérifié à la fenêtre et oui, drapeau au vent. Enfin, visiblement le vent finlandais boude un peu le jour de la Suède, mais je digresse)

A la date anniversaire de la mort du plus célébré monarque Suédois, tout le pays célèbre son ancien maître et actuel rival en sortant les drapeaux. D'ailleurs, à la base c'est une fête suédoise ! (où on mange du gâteau, en plus, malheureusement pour moi cet aspect de la tradition n'a pas franchi la mer... je suis déception)

Étrange pour un pays dont l'une des grandes marques de bière a sorti une édition spéciale quand son équipe de hockey a mis la pâtée 6 à 1 à la Suède en finale de coupe du monde, un pays qui regarde son voisin avec envie parce que ses femmes sont prétendument plus belles et que tout fonctionne mieux, mais en ricanant parce qu'il est connu de tous que les Suédois sont tous gay. (sans déconner, dans une boutique de Helsinki j'ai vu des T-shirts  drolatiques "Je ne suis pas gay même si je conduis une Volvo", ça se pose là). Et pourtant leur drapeau est directement inspiré du suédois, et quelque part ils s'accrochent à l'héritage suédois qui les inscrit clairement au sein des pays nordiques, en opposition à l'autre ancien maître, la Russie. 

Et entre la Suède et la Russie, les Finlandais choisiront toujours la Suède.

Du coups les Finlandais ont une grosse ambiguïté avec la Suède, et c'est vraiment très drôle. S'ils peuvent les troller, ils le feront. S'ils peuvent leur mettre une branlée sportive, c'est liesse et fête nationale pendant un mois. Il y a des pétitions pour demander l'arrêt du suédois obligatoire (écrites dans un finnois bourré de fautes, apparemment... ironie). Et pourtant, ils restent convaincus que c'est mieux de l'autre côté du golfe d'Ostrobothnie. 


Quelque part, ça me rappelle cette obsession française pour le modèle allemand.


Trololol.



PS : Blagues et piques faciles à part, le dialecte fénno-suédois est en réalité en recul, et un dialecte qui s'affaiblit c'est toujours triste.

PS 2 : Et heureusement que la Finlande ne fait plus partie de la Suède, sinon ce royaume scandinave ressemblerait toujours à ceci :


Honni soit qui mal y pense.

mercredi 21 octobre 2015

La généalogie des drapeaux nordiques

En prévision d'un article à venir où je commençais à me lancer dans une aparté trop conséquente, je prends le temps de traiter un sujet dont beaucoup se moqueront comme de l'an 40, mais que je trouve intéressant. Et comme c'est mon blog, on me pardonnera de m'étaler sur les broutilles qui m'intéressent moi. Et puis, en me penchant sur le sujet, j'ai eu une espèce de coup de gueule qui m'est venu sur la fin.

Aujourd'hui, donc : la généalogie des drapeaux nordiques (et un mini coup de gueule).

Nous parlerons dans un premier temps des drapeaux officiels des membres du Conseil Nordique, pas des bannières informelles, sinon on ne s'en sortira pas. Avec cette image sans légende vous pouvez déjà vous amuser au Quizz de "qui c'est que ce drapeau ?". Ce n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît.
En fait, dans un article à venir, j'allais expliquer pourquoi le drapeau d'Åland est comme il est, ce qui impliquait de revenir sur l'origine du drapeau Finlandais, et donc je me suis dis "pourquoi ne pas brosser un tableau général de l'Histoire des drapeaux nordiques ?". Pour ce faire, il faut donc remonter à la source, un drapeau si vieux qu'il est à ce jour le plus ancien drapeau national encore en usage. Ce drapeau, vous le connaissez si vous avez prêté la moindre attention à mon premier article sur Aarhus, c'est Dannebrog, le drapeau du Danemark.

Je ne vais pas me répéter sur l'aspect culturel déjà évoqué dans l'article sus-mentionné, mais je vais revenir sur la légende de son origine, parce que c'est quand même bien rigolo. C'est Dannebrog, "vêtement rouge / vêtement Danois" (le double sens est important pour la suite), qui a commencé la tradition des drapeaux nordiques à croix excentrées (contrairement aux croix centrées, ou croix grecques), qui représente le christianisme. Là où ça devient drôle, c'est que selon la légende, Dieu a envoyé ce drapeau aux Danois lors du siège de Lyndanisse (Tallinn, en Estonie) le 15 juin 1219, afin de les mener à la victoire en brisant la résistance des vils païens baltes. Contexte : la Croisade Balte, où une alliance germano-scandinave bien chrétienne comme il faut massacre ramène dans la lumière du Christ les païens de l'Europe de l'Est, qui étrangement ne semblent pas ravis de rejoindre le troupeau de leur nouveau sauveur. Toujours est-il qu'après la victoire sur les Estoniens, le roi Valdemar II aurait fait de ce drapeau son emblème. L'autre légende associée au drapeau est que le motif serait né de la marque du baudrier du vaillant Valdemar sur sa tunique autrement complètement imbibé du sang des païens (vêtement rouge, hein ?).

Le christianisme, donc.

Mais si la légende le fait remonter à Lyndanisse, les archives des historiens datent la plus vieilles trace officielle de Dannebrog en 1397.

Quelques décennies plus tard, en 1442, les mêmes historiens trouvent trace du premier drapeau nordique à suivre le modèle danois de la croix excentrée, même si en appliquant les couleurs bleu et or associées au Roi de Suède, ce drapeau se place plus en opposition au drapeau danois, comme représentation de l'autre grand royaume chrétien du Nord. Toutefois, bien qu'il ait été utilisé sous diverses formes, il faudra attendre le 22 juin 1906 pour qu'il soit adopté comme le drapeau national que l'on connaît aujourd'hui. Détail qui dénote encore d'un souci de différence, on remarquera que contrairement au drapeau danois, les deux quadrilatères côté mât sont des rectangles, et non des carrés. Cela n'a l'air de rien, mais on verra que cela fait figure d'exception. Sauf pour un autre pays qui s'inspirera du modèle suédois, et non du modèle danois comme tous les autres. 

Il faut maintenant faire un bon en avant de près de quatre siècles pour voir la Norvège se détacher du Danemark et adopter son propre drapeau, le 13 juillet 1821. Néanmoins, on remarquera que Fredrik Meltzer, son dessinateur, n'a pas cherché très loin son inspiration. Le drapeau norvégien ajoute simplement une croix bleue sur Dannebrog, pour soi disant s'éloigner du drapeau danois et ne pas être bicolore comme lui, en ajoutant une note tricolore bleu-blanc-rouge en signe de liberté, comme les Français, les Américains, les Néerlandais et les Britanniques (explique-t-il dans une lettre). Personnellement si je voulais m'éloigner du drapeau danois j'éviterai de me contenter... d'ajouter une croix dans la croix du drapeau danois. Mais c'est sans compter sur l'aspect politique de ce choix : le fond rouge respectait ceux qui restaient pro-Danemark malgré la séparation, et la présence de bleu évoquant l'adversaire nordique du Danemark, la Suède, flattait ceux qui voyaient le Danemark en oppresseur de la Norvège. Ainsi ce drapeau s'inscrit dans la "tradition nordique" et ne fâche personne. Parfait.

Peu après, en 1897, le nationalisme islandais se réveillant, un drapeau bleu à croix blanche apparaît et devient le drapeau officieux de l'île. Inspiré par l'accession à l'indépendance de la Norvège, une croix rouge s'y ajoute en 1915, faisant du drapeau islandais un drapeau norvégien inversé. Lorsque l'île devient indépendante du Danemark en 1918, ce drapeau devient le sien, ses couleurs représentant officiellement l'océan, la glace et les volcans, en parfaite synthèse de l'Islande.

Au moment où l'Islande accède à l'indépendance, elle n'est pas la seule à se choisir un drapeau. La Finlande vient d'être "libérée" de la Russie par Lénine, et après une guerre civile entre "rouges" partisans d'une entrée dans la nouvelle union soviétique et les "blancs" partisans d'une Finlande indépendante et de droite, les blancs ont gagné. 

Problème, la couleur dominante du blason finlandais est... le rouge

Histoire de bien montrer qui sont les nouveaux patrons dans le pays, le projet d'un drapeau à dominante rouge basée sur le blason est abandonné (mais le blason en question se retrouve dans les versions étatiques), et on lui préfère un vieux projet du XIXème. Un projet qui ancre la Finlande à l'ouest, et dans surtout dans le nord, un projet... inspiré du drapeau suédois. Le bleu est toujours présent ( pour représenter les milliers de lacs, évidemment), mais le fond est blanc bien pétant représentant la neige, évidemment. Pas du tout parce que la Finlande est blanche, monsieur, et pas rouge ! Non, non, la neige on vous dit ! On remarquera que le drapeau n'est pas juste basé sur le "modèle nordique" établi par Dannebrog, mais bien sur le modèle suédois, avec les quadrilatères côté mât qui sont des rectangles. Ce n'est pas anodin, vu le rapport historique et culturel entre la Finlande et la Suède. Et donc le drapeau est adopté en 1918.

C'est à dire un an avant que Jens Oliver Linsberg ne conçoive le drapeau des îles Féroé. Et, sans vouloir être mauvaise langue, avec une croix rouge... dans une croix bleue sur fond blanc... on peut dire qu'il n'a pas cherché très loin, lui non plus. Surtout que là niveau explications bullshit on a le blanc symbolisant l'écume de l'océan et... le ciel pur et radieux des îles Féroé. Le ciel est donc BLANC. Tandis que le bleu et le rouge sont là pour... ben faire nordique. Comme les autres, quoi. 'Tain, Lens, t'aurait pu inventer un truc un peu plus convaincant, mec... Là ça fait vraiment : "Cool, le drapeau finlandais, et si j'y mettais une croix en plus, après tout ça l'a bien fait pour la Norvège !". Notons qu'en respectant le côté bleu-blanc-rouge, les îles Féroé honorent la référence norvégienne à notre drapeau tricolore bien français. Cocorico ! Et il n'a pas bêtement copié la Finlande, puisque l’œil attentif remarquera des quadrilatères carrés, et non rectangulaires, comme ceux du Danemark, auquel les îles Féroé appartiennent toujours malgré leur autonomie. D'ailleurs, si le drapeau existe depuis 1919, ce n'est qu'en 1948 que le Danemark l'a reconnu comme drapeau national des îles Féroé.

Six ans après cette reconnaissance tardive, en 1954, les îles d'Åland ont eu droit à leur autonomie, et donc à leur drapeau officiel. Tout comme les îles Féroé, il s'agit d'un archipel autonome mais appartenant à un pays nordique, en l’occurrence la Finlande. Je reviendrais sur cet archipel dans un article à venir, mais pour faire court c'est une île suédophone qui a choisi de s'inspirer non pas du drapeau finlandais, mais du drapeau suédois, avec une croix rouge ajoutée à la croix jaune, le rouge évoquant le blason finlandais déjà évoqué plus haut. Néanmoins quand on voit le drapeau on sent clairement le message : Ici on parle suédois, pas finnois.

A partir de là je pourrais finir mon article, puisque j'ai évoqué les membres du Conseil Nordique. Mais il semblerait que la popularité des pays membres et de ce qu'évoque ce "club" dans l'imaginaire collectif ait un impact sur les communautés qui de près ou de loin ait eu un rapport avec eux. On touche alors du doigt le phénomène de "mode nordique" et sa conséquence : la création de nouvelles revendications, de nouveaux drapeaux.


On l'aura remarqué, les deux dernières créations représentent des communautés autonomes, pas des pays indépendants. La croix excentrée fait donc de l’œil au niveau local, et  c'est une tendance qui se poursuit avec les deux derniers drapeaux sur le style nordique qui ont été officialisés. Deux archipels d'Ecosse ont décidé d'assumer leur héritage viking et leur ancienne appartenance à l'Union de Kalmar (une union nordique concurrente à la Hanse germanique, et dont le drapeau était lui aussi sur le modèle de la croix nordique, rouge sur fond jaune. Très flashy et très moche, donc.) : Les îles Shettland et les îles Orkney.

Le drapeau de Shetland reprend les couleurs écossaises bleu et blanc, en appliquant le modèle Dannebrog, et fut conçu en 1969 pour commémorer les 500 ans de leur transfert de la Norvège à l'Ecosse, et a été officiellement adopté en 2005. Deux ans plus tard, les îles Orkney inversaient les couleurs du drapeau d'Åland mélangeaient les couleurs des blasons de l'Ecosse et de la Norvège pour rappeler (tardivement) leur double héritage. Ce qui est intéressant c'est de voir que dans les années 2000, longtemps après la vague nationaliste européenne qui s'est plus ou moins résolue après la seconde guerre mondiale, il y a encore un besoin de revendication identitaire au niveau local sans forcément passer par les bombes dans les gendarmeries, mais par le symbole du drapeau. Un simple drapeau, mais qui est une reconnaissance d'une histoire, d'un passé. On peut se demander si à notre époque c'est vraiment nécessaire, si ce n'est pas une frivolité... et dans ces cas particuliers, pourquoi ces îles se sentent-elles obligées d'afficher une affiliation nordique, est-ce que l'Ecosse c'est pas assez bien ? Est-ce que c'est plus "cool" d'être nordique ? D'autant que leur lien s'est terminé 500 auparavant, n'est-ce pas un peu tardif ? Apparemment le dialecte des îles Shetland a gardé des influences scandinaves mais bon, pourquoi ce besoin de soudain se rappeler l’héritage norvégien ?

Une question qui se pose d'autant plus pour la palanquée de drapeaux "officieux" qui un peu partout essayent de se rattacher à l'héritage nordique - et chrétien du coup. Comme le drapeau vert blanc et noir en croix excentrée du Vinland. Genre, y a eu une colonie avortée en Terre-Neuve y a mille ans ? Il nous faut un drapeau ! Amérique du Nord, terre viking ! J'ai également remarqué la popularité du drapeau allemand sur le modèle Dannebrog dans les rangs des manifestations de PEGIDA. Ce drapeau vous l'avez peut-être déjà vu, c'est celui-ci :


On retrouve les couleurs allemandes dans un style nordique/chrétien. Et bien les deux versions de ce drapeau ont été conçues par Josef Wirmer comme drapeau de la résistance allemande contre Hitler (Wirmer était impliqué dans la Conspiration pour assassiner Hitler). 

Ce drapeau, dans sa version de droite, a même été proposé par les conservateurs comme drapeau de la République Fédérale d'Allemagne après la guerre, bien que le drapeau aux trois bandes de l'ancienne République de Weimar lui ait été préféré. Toujours est-il que revoir ce drapeau revenir dans les manifestations de PEGIDA pose la question du symbole et du sens qu'on donne à un drapeau. Réutiliser un drapeau de la résistance contre Hitler sert-il à se dédouaner des accusations de néonazisme ? Est-ce pour insister sur l'aspect chrétien du mouvement ? 


Les drapeaux nordiques flottant devant la Maison Nordique en Islande
Si on replace l'adoption du modèle Dannebrog pour les pays vraiment nordiques, la revendication était, on l'a vu, très simple : s'inscrire dans un ensemble culturel, ensemble auquel l'Allemagne, ou l'Amérique du Nord puisqu'on parlait du Vinland, ne font pas partie. A mon sens, vouloir s'y rattacher artificiellement c'est ne pas comprendre la symbolique et la tradition historique des drapeaux nordiques, qui sont nés d'un désir ambivalent d'indépendance au sein même de l'espace culturel nordique. Marquer sa différence sans pour autant sortir de cet ensemble. Shetland et Orkney sont bien mignonnes, mais 500 ans après leur changement d'appartenance, leur revendication est très... superficielle. Comme si elles cherchaient à "rentrer dans le club". Et le retour du drapeau de Wirmer en Allemagne l'est également. Ce n'est pas parce qu'on les trouve "cool" qu'on doit les mettre partout. Alors on m'accusera peut-être d'être un gros réac, mais pour moi les symboles ont un sens, et s'en servir avec les pieds en retire toute substance. Donc je dirais pour conclure sur le sujet que trop de drapeaux nordiques tue le drapeau nordique. 



D'ailleurs, tous les drapeaux nordiques ne sont PAS en croix excentrée ! J'ai gardé pour la fin le Groenland et les Sames, qui ont opté pour un autre symbole que la croix : le soleil ! C'est très cool aussi, non ? Le Groenland a gardé les couleurs du Danemark (auquel il appartient toujours, malgré son autonomie), tandis que le drapeau des Sames applique les couleurs traditionnelles de leur peuple. Un drapeau nordique qui sort du tricolore et de la croix chrétienne, voilà qui pourrait inspirer les gens en quête de nouveau drapeau ! Trouvez des symboles qui vous correspondent vraiment, au lieu de copier ce qui est cool ailleurs.

EDIT : Pour compléter cet article j'ai écris un petit addendum sur le drapeau de la Scanie, à lire ici.
Et pour finir, une synthèse de l'arbre généalogique des drapeaux nordiques officiels, pour ne pas finir sur une note trop bougonne ! C'est fait maison donc on ne critique pas trop la mocheté, fais de mon mieux...


mercredi 7 octobre 2015

Le road-trip finlandais (bonus) : Porvoo

Lorsque j'avais parlé du road-trip que nous avions fait en 2013 pour visiter la Carélie, j'avais évoqué le fait que nous étions passés par Porvoo en vous montrant sa cathédrale et en racontant l'anecdote cocasse de son incendie. Mais pour une raison qui m'échappe je n'ai pas vraiment montré la ville, ce qui est bien dommage. Mini-article de rattrapage donc, parce que la vieille ville est vraiment jolie. 

Porvoo c'est une ville médiévale, ce qui est assez rare en Finlande (des villes construites au Moyen Âge ici on en compte... six.), et elle offre de vieilles rues pavées un peu étroites comme on les aime et qui manquent cruellement à Helsinki. L'occasion aussi de se promener dans des rues qui sentent bon la Finlande à l'ancienne, avec ses alignements de maisons en bois colorées et parfois biscornues par l'âge. L'occasion pour moi de vous montrer à quoi ressemble un vieux quartier typique en Finlande.

Une des rues de la vieille ville, avec son charme typique des vieilles maisons finlandaises.
Variation dans les couleurs mais architecture typique, là encore. Il y a naturellement plein de boutiques, des souvenirs aux chocolats, pour satisfaire les touristes qui ne manquent pas d'affluer à Provoo. Bon,, là il fait pas spécialement beau mais par grand soleil ça doit être magnifique. Je dis "ça doit" parce que j'y avais déjà fait une visite une fois avec ma classe et c'était sous une pluie battante. Donc j'avoue que j'extrapole un peu.
Mais faut dire que l'endroit a du charme. Regardez les quais, bucoliques, eux-aussi.
Le quartier étant construit à flanc de colline, les maisons sont construites en gradués, les rues sont parfois en côte bien raide...
Dans les cours ouvertes aux visiteurs on trouve de très chouettes jardins.
Les portes sont quand même vachement classes. On notera la bonne grosse échelle rustique de grand-papi, pour réparer le toit en zinc.
Bon du coup, ce genre de chose arrive aussi. On tente bien de garder le niveau, mais... bon... Disons que quand je vois la grange jaune, je comprends pour la première fois les poèmes de Bonnefoy et ses put** de planches courbes.
Celle-là, quand ça gèle en hiver, j'aimerai pas me la taper...
Et non, l'exemple précédent n'était pas un accident isolé. On repenserait presque à Amsterdam avec ses maisons non-euclidiennes.
Si on remonte l'une de ces rues pavées escarpées, on atteint la cathédrale dont je parlais dans mon précédent article. Comme je ne peux pas évoquer Porvoo sans passer par une photo du monument, mais que j'en avais déjà parlé avant, je vais couper la poire en deux et mettre une photo inédite sous un angle bizarre, pour bien admirer sa toiture en bois et son style nordique, simple mais beau. Détail historique plus classe que l'incendie grotesque, c'est dans cette cathédrale qu'eut lieu la Diète de Porvoo, durant laquelle la Finlande devint le Grand-Duché de Finlande après que les Russes l'aient gagné à la Suède (je vous parlerais de cette guerre entre Russes et Suédois à l'occasion, y a des moments d'anthologie). On dirait donc pas, comme ça, mais c'est un lieu historique d'importance pour le pays, puisqu'il y a gagné son autonomie. C'était en 1809. Il faudra attendre 1917 pour l'indépendance... mais il fallait bien commencer par quelque part, et ce quelque part, c'est la cathédrale de Porvoo !

Voilà, la photo syndicale de la cathédrale de Porvoo. C'est un autre style que Notre Dame de Strasbourg, c'est sûr. Mais c'est joli quand même !

Le road-trip français : Carnac

Outre la visite de Vannes et d'agréables moments aux terrasses bretonnes, mon passage chez Delphine et Nicolas fut également l'occasion d'effleurer les racines celtes de la région. J'avais déjà eu la chance de pouvoir me promener dans la forêt de Brocéliande, toucher le rocher de Merlin et même appeler la Dame du Lac dans ma petite enfance, mais je n'en ai guère de souvenir, malheureusement. De toute façon, il semblerait que la Dame du Lac ait répondu à mon appel par une série de bulles. On interprétera ce signe mystique comme on voudra.

Cette fois, pas de Brocéliande pour moi, pas de décor de la mythologie celtique, mais quand même une promenade dans un lieu emblématique de la Bretagne mythique : les alignements de Carnac, au coucher du soleil qui plus est.

Oui, j'ai un fétiche pour les grosses pierres au soleil couchant.
C'était non seulement beau mais envoûtant. A condition d'aimer les vieilles pierres, évidemment, mais vous devez avoir compris que c'était mon cas, depuis le temps. Et là on peut dire qu'on en a pour son argent, puisque les alignements de Carnac c'est près de 4 000 menhirs qui semblent avoir poussé au milieu des herbes folles. Les champs de menhirs sont ceinturés de barrières, poussant plus loin cette impression qu'on aurait fait germer des graines de monolithes. Les tailles varient, du gros caillou à la colonne de pierre, dans un désordre ordonné.Car même si on remarque bien qu'il s'agit d'alignements, impossible de comprendre la logique des variations d'espacement, de taille, etc. Lorsque j'ai visité le cimetière viking de Lindholm Høje (j'y ai beaucoup repensé en visitant ce site), on reconnaissait chaque tombe, ou du moins pouvait-on les deviner. Les alignements faisaient sens. Ici, le mystère reste entier.

Il y a bien une légende selon laquelle il s'agirait de légionnaires pétrifiés par un Saint, mais bon, pas super convaincant comme explication pour des monuments datant de l'âge de pierre (environ 4000 ans avant J-C, pour donner une idée, c'est à dire probablement quelques siècles avant Stonehenge). Et comme il ne s'agit pas de tombes non plus... Bon, je dis menhirs mais il y a aussi des dolmens, et là je suis sûr que tout le monde connaît la différence entre les deux.

Mais je vais quand même l'expliquer pour ceux qui seraient pas sûrs de leur coup mais ne veulent pas l'admettre (comme moi à l'heure où j'écris cet article). Le menhir est une pierre dressée, le dolmen est une table IKEA du néolithique, à savoir une grosse pierre horizontale posée sur deux pierres verticales, souvent enterrée sous des tumulus, et qui contrairement au menhir est généralement une structure funéraire. Bon, en regardant ces photos, vous verrez qu'il s'agit essentiellement de menhirs. Donc pas de tombes. Alors quoi ? Le mystère reste entier. Quoi qu'il en soit, les différents alignements s'étalent sur environ quatre kilomètres et ont probablement été bien plus grand par le passé (on parle de l'éventualité d'une série d'alignement sur huit kilomètres... voilà...)

Les ombres s'étirent déjà lorsque nous nous promenons autour des alignements de menhirs...
Je dois dire que le côté champ de fleurs bucolique ne gâche rien au plaisir de la promenade !
Une vue typique depuis le muret qui entoure l'un de ces alignements...
... et ça se prolonge encore, et encore.
Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas complètement isolé, il y a même des riverains. Quelle vue depuis sa fenêtre...
D'ailleurs en parlant tombe, mes guides m'ont également entraîné vers un tertre, comme ça, au débotté. Et il fallait savoir qu'il était là, puisque l'entrée du site se fait par un petit portillon où une boîte nous invite à payer... si on est honnête, donc, puisque personne ne surveillait... le tout à côté de la terrasse d'un restaurant indien bizarrement isolé à côté de la forêt. Le genre d'endroit où je me serais probablement pas arrêté, même pour manger, surtout qu'il commençait à faire sombre. Pourtant, au bout du sentier, il y avait bien une tombe celte. Désormais vide, elle invite le voyageur à pénétrer dans cette antichambre de l'autre-monde. Un chouette détour qui m'a fait forte impression.

L'entrée du tertre, avec son dolmen comme linteau. On notera le petit menhir dressé au sommet du tertre, qui n'est pas sans rappeler certaines tombes de Lindholm Høje, justement.
A l'intérieur on peut deviner la structure du monument...
... malgré des photos un peu floues, parce qu'il faisait un peu sombre.
Nicolas et moi observons les gravures sculptées dans les pierres antédiluviennes au-dessus de nos têtes.
Et puis il y a aussi eu ce menhir qui aurait sans doute affriolé Sigmund Freud, d'autant qu'en voulant m'appuyer contre lui pour la photo, l'angle me donne l'impression de poser en mode lascif en langoureux. Je vous laisse donc avec ces images étranges que ce cliché vient d'implanter dans vos têtes.
Le menhir classe, dans sa clairière, sous les branchages, avec le lichen comme preuve de son passage à travers les âges immémoriaux... 

... et moi, avec mon style de touriste mal équipé pour les grosses chaleurs, short de bain à fleurs, rangers de la Bundeswehr, bref, le style qui sied tout à fait à ce monument néolithique. Mais au moins vous avez l'échelle !

lundi 28 septembre 2015

Le road-trip français : Vannes et le Morbihan

Après un séjour dans les côtes d'Armor, sur la côte nord de la péninsule bretonne, et une traversée de part en part de la Région, sous la grosse pluie qu'on lui prête assez souvent, j'étais enfin sur le côte sud. J'y retrouvais un ami du web que je rencontrais en vrai pour la première fois, Nicolas (un de plus, le troisième depuis le début de ce périple !) et sa femme Delphine. Ensemble, ils m'auront bien chouchouté, eux aussi, en me faisant visiter la région et déguster "quelques" bières locales. Décidément, j'aurais été bien reçu en Bretagne ! (Et je te vois venir Axel, oui, à Paris aussi, mais hé ! Peut-être parce que toi-même, tu es Breton ?). 

Trois étapes majeures ont jalonné mon séjour dans le Morbihan : Une plage un peu isolée dans une crique sympathique par un temps magnifique, la visite de Vannes, et un passage au soleil couchant vers les alignements de Carnac. Et histoire de tacler les mauvaises langues qui auraient pu ricaner en me lisant à l'article précédent, non, il ne fait pas toujours moche en Bretagne. J'ai même une preuve :

Ciel bleu, mer bleue - voire bleu clair ! Voire TURQUOISE ! Vous ne rêvez pas, vous êtes en Bretagne. Les médisants sont cois.
En short et rangers, j'ai suivi mes deux guides sur un coin de côte du Morbihan, profitant du beau temps pour aller nous baigner sur une plage plutôt pratiquée par les locaux, évitant ainsi l'afflux massif des plages à touristes. Néanmoins, pour bénéficier de ce coin de tranquillité, encore fallait-il mériter son accès. D'abord un chouette chemin sinueux le long de la côte, au sommet d'une falaise escarpée, qui valait déjà le détour par la vue qu'il nous offrait : Des fleurs partout, pleines de couleurs, et la mer d'un beau bleu invitant à la baignade.

Mes guides et hôtes Nicolas et Delphine sur ce sentier fleuri qui sentait bon l'été.
L'un des promontoires de la falaise où une croix de pierre rongée fait face à l'Atlantique.
Ensuite il y a les nombreux escaliers de pierre, parfois assez raides, polis par les années et qui ne sont pas forcément des plus praticables pour ceux qui sont venus en claquettes...

Sinon on peut aussi prendre le bateau et ne pas se prendre la tête, mais c'est un autre budget.
Au bout du sentier, la crique...
... que voici.
Pour descendre au fond de la crique pour profiter de cette plage un peu isolée, il fallait même crapahuter à flanc de rocher rendu glissant par une fine couche de sable et de poussière, bref, il fallait la vouloir, cette baignade. Inutile de dire qu'avec un cagnard pareil, nous nous sommes jetés à l'eau - Non sans crème solaire, hein, j'avais déjà assez pris de couleurs comme ça.

Oui, c'est la Bretagne, pas une photo de Grèce recyclée ni vu ni connu. Et elle était bonne, en plus d'être claire !
Mais la balade elle-même était déjà chouette, la côté étant très agréable et pas trop venteuse (en tout cas ce jour-là). J'ai également pu découvrir le pouvoir invasif du bambou grâce à un riverain qui a planté le sien directement dans le sol de son jardin, et qui du coup a laissé se propager cette plante invasive bien plus que prévu. Donc la tache de végétation verte ondulant au milieu de cette photo n'est pas du roseau ou quelque chose de ce genre là, c'est du bambou. Et c'est dommage car on voyait que ça commençait à étouffer la végétation locale... Cela dit l'endroit reste magnifique, évidemment, mais si vous envisagez le bambou pour votre jardin, souvenez-vous que c'est une plante invasive et que ceci peut arriver :

Le bambou du Morbihan. Et une superbe vue de la côte, aussi.
Une fois rafraîchis, il était temps pour moi d'explorer un peu Vannes. Et je dois avouer que ça vaut le détour. La vieille ville médiévale est très chouette, pleine de petites rues, très agréable pour les piétons (du coup un petit côté Tallinn pas déplaisant), et surtout plein de maisons bretonnes à colombages. Et vous le savez maintenant J'ADORE LES COLOMBAGES !

Bon alors c'est sûr c'est pas comme en Alsace, beaucoup de longues poutres verticales et relativement peu de diagonales, mais j'aime quand même !
Colombages ! COLOMBAGES !
Et justement, l'Alsace n'est jamais loin quand on a des colombages !
Mais Vannes a aussi quelques belles églises, une porte monumentale assez classe, et surtout de très beaux jardins, le long des remparts !

Vous entrez à Vannes, pauvre mortel.
Eglise en vieille pierre + colombage = Florent est content.
Une vue d'une partie des jardins, avec le blason de la ville en fleur (blason vu sur la porte de la vieille ville). On reconnaîtra la blanche hermine (moi je pense de suite Tri Yann... c'est grave?)
Plus de jardins et de remparts, avec un motif de moucheture d'hermine à gauche, symbole breton qu'on retrouve sur le drapeau de la région
Petit moment Histoire, aussi, tant qu'à faire ! On retrouve la moucheture d'hermine aujourd'hui indissociable de la Bretagne.
D'ailleurs la revendication bretonne je l'ai bien sentie, au delà des tags invitant à la mort des Frankaouis et des autocollants "à l'aise Breizh" (même si en voir autant m'a quand même surpris...). Par les drapeaux partout, d'une part, et par le bilinguisme affiché, qui m'a rappelé celui qu'on trouve parfois en Alsace, même s'il semble pâtir de la même artificialité. C'est un breton générique qui ne respecte pas vraiment les variations locales et qu'on voit même sur des panneaux en des lieux de Bretagne où... on ne l'a jamais parlé (comme Nantes, par exemple), tout comme l'alsacien de nos plaques de rues n'est pas réellement authentique mais un alsacien de cuisine, principalement strasbourgeois bas-rhinois, mais je m'égare. Si ça peut sauver ce qui peut l'être de la langue bretonne (dont la plaque ci-dessus vous donne un petit aperçu), tant mieux !

Au-dessus des douves, Nicolas et Delphine que je remercie encore pour leur accueil !
Sur ce je marque une pause, l'article suivant sera entièrement consacré à Carnac et ses à-côtés !