vendredi 28 février 2014

Aurores boréales, espace clos et inconnus barbus

J'étais en train de parler avec Ada sur Skype, quand soudain Kjartan toque à ma porte "Si tu veux revoir des aurores boréales il y en a de vraiment chouettes là, tout de suite." Regard gêné à Ada qui me dit d'aller voir, je cours enfiler mes rangers que je n'ai même pas le temps de lacer, sans avoir le temps de dire ouf je me retrouve dans la voiture de Kjartan... coincé avec sept autres passagers, à moitié assis sur les genoux d'un inconnu à grosse barbe : des amis Danois d'un ami de mon hôte, que Kjartan propose justement de conduire dans un endroit plus approprié - et moi avec. Et comme j'ai simplement sauté dans mes rangers, j'ai pas mes papiers d'identité alors que je suis pratiquement affalé sur les passagers de cette voiture pleine à craquer de Danois qui n'espèrent qu'une chose : Ne pas croiser la police (ça pourrait quand même porter une ombre à leurs vacances).

Ambiance !

(Bon ils étaient très cool et on a pu tout de suite blaguer sur le trafic d'organe surprise qui m'attendait dans la montagne, donc ça va. Pas de problème.)

Dix minutes de route plus tard, qui ne furent pas sans rappeler l'épique course poursuite en taxi plein à craquer pour rattraper le bus à Corinthe, et non sans quelques vannes dans les virages "serrés" (haha ! qu'elle bonne !.......) alors que je dois me plier en deux pour tenir, on débarque dans les hauteurs, loin des lumières de la ville. Et là, la récompense... sans pollution lumineuse, dans toute leur splendeur. Et en prime, avec des tons rouges, qui sont plus rares que les verts. J'étais sur le cul... bon, j'ai essayé tant bien que mal de suivre les conseils de Peter, sans trépied et malgré le vent j'ai donc été "créatif" et utilisé ce que je pouvais pour garder de la stabilité (la voiture, des panneaux, des rochers, une épaule de je ne sais même pas qui... peut-être le barbu d'ailleurs), néanmoins le résultat n'est pas encore très pro, beaucoup de bruit... J'ai fait ce que j'ai pu pour pouvoir partager avec vous cet instant magique - et non, j'ai pas honte des superlatifs dans des cas pareils - et je m'excuse de ne pas pouvoir vous offrir mieux que ça pour l'instant... mais j'espère bien avoir l'occasion de m'améliorer !

Détail à la con : Kjartan a passé son enfance dans une maison située à dix minutes de l'endroit où nous nous trouvions. Autant vous dire qu'il a passé pas mal de nuits à la belle étoile dans son enfance...
Amateurs d'astronomie, vous avez une belle constellation à reconnaître ! Indice : Ce n'est pas censé être une casserole.
Mère Nature claque tes fesses.
Le rouge est en fait beaucoup moins visible que le vert, la caméra le voit mieux que l’œil humain. Au bout d'un moment c'était clairement visible, mais les appareils photo l'avaient "vu" avant nous.
Et quand ça se mélange... superbe...
Bon, je le mets pas trop grand parce que y a pas mal de bruit... Faut que je m'améliore de ce côté-là.
Là encore on peut reconnaître la constellation en faisant attention. Même s'il faut bien l'avouer, là, tout de suite, devant pareil spectacle..... on s'en fout.
Il faut imaginer que ça ondule doucement... c'était lent mais parfaitement reconnaissable.
On aurait dit un dragon lumineux au-dessus de la montagne... Superbe...
Si j'étais déjà ravi de voir le ruban de couleur se dérouler dans le ciel citadin, cette observation m'a vraiment laissé bouche bée. C'est juste superbe, et frappant de part son aspect éphémère. Les ondulations apparaissent, disparaissent, tantôt au nord, tantôt au sud, il faut tout le temps se retourner et regarder dans toutes les directions, et on se fait à chaque fois surprendre... Et puis d'avoir vu du rouge, je me sens privilégié...

Et en rentrant, paf, Kjartan fait péter la bière et je conclue mon appel avec Ada.

C'était donc mon jeudi soir en Islande.

(Il va d'ailleurs sans dire que c'est bien évidemment comme ça tout le temps et tout, hein, vous vous en doutez bien. Aurores boréales, bière et genoux d'inconnus barbus. Tout. Les. Soirs.)



Un grand merci à toi, Kjartan si tu me lis grâce à l'ami Google*, et encore merci à Peter pour l'appareil photo et les conseils !

Et pardon Ada pour l'interruption prolongée... (là j’ai un peu honte...)



*Que mes éventuels lecteurs se rassurent, je lui ai déjà dis merci en face, hein. Je suis pas non plus un odieux connard comptant sur un logiciel de traduction qui ne parvient pas à me faire comprendre ne serait-ce que le sens général des articles de Helsingin Sanomat pour faire passer sa gratitude :-p

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