jeudi 23 janvier 2014

La Carélie : Le plaisir du Kota

Pour prendre une nuit de repos durant notre périple, nous avons donc passé la nuit à Lappeeranta, où nous avons pu voir les sculptures sur sable et profiter des rives du plus grand lac de Finlande, le lac Saimaa. Pour vous donner une idée, avec 4 400 km² sa superficie est entre celle du Haut-Rhin (3 525 km²) et celle du Bas-Rhin (4 750 km²). Évidemment, quand on est juste en face on se rend pas spécialement compte vu que y a plein d'îles etc. Mais quand même ! J'espère y retourner avec plus de temps pour aller me baigner et faire du bateau, car nous n'y étions vraiment qu'en coup de vent. L'objectif était plus à l'Est, du côté de Joensuu, et plus précisément dans la ville de Tuupovaara (qui n'est pas une finnisation de Tupperware, malgré les apparences), pour rendre visite à un couple d'amis d'Ada et Marikki, nouvellement parents d'un petit Paavo donc Ada est la marraine. Moment émouvant, donc, où l'approche d'Ada et la mienne en matière de bébé ont pu être comparées assez facilement. Lorsque présentés face à la possibilité de tenir le petit Paavo, nos réactions furent :

Ada  - "OOH ! Donnes-le moi ! Qu'il est mignon ! Oh ! Un bébé ! Oh ! Regardes, il me sourit !"

Moi - "Non mais il est beaucoup trop fragile, si je le prends je vais le casser en deux, en plus sa tête est encore toute molle, et qu'est-ce qui se passe si je le laisse tomber par terre ?"

Tuupovaara, un petit coin perdu avec une chouette église.
Bref, j'ai toujours pas réglé mon problème de "bébé = mou et fragile = je ne prends pas le risque de le porter". Faut que j'y travaille sérieusement.

Avec Aino et Jesse, les heureux parents, nous sommes partis faire une très belle promenade dans leur nouveau chez-eux, au cours de laquelle nous fûmes surpris par une averse d'été bien costaud. Trouvant refuge au bord d'un lac dans un abri pour que les baigneurs puissent se changer (bon, là, on se doute que y avait personne, évidemment). J'ai profiter de cet instant sublime sur le pontont, avec le bruit magnifique des trombes d'eau sur le lac.

Et non, je ne suis pas tombé malade.
Cependant, leur appartement n'étant pas assez grand, notre petite équipe se devait de passer la nuit ailleurs, nous nous sommes donc tout naturellement dirigés vers l'hôtel le plus proche la forêt. Après un long trajet en voiture sur un chemin n'autorisant aucun demi-tour ou changement d'avis quelconque, nous sommes parvenus sur un petit parking perdu au milieu des bois. Nous déballons les paquetages, je fais confiance mais l'endroit semble vraiment... perdu. Nous nous enfonçons dans la forêt à pieds et là, la magie s'opère :


D'abord un pont pour traverser une rivière où un groupe de pêcheurs taquine déjà le goujon...


... puis le Kota se révèle. Le Kota est un abri de campeur, qui peut-être soit un simple toit pour se protéger de la pluie face à un feu, soit une hutte où le feu est à l'intérieur, au centre de l'abri, comme celui où nous avons passé la nuit. L'abri et le bois pour le feu sont gratuits, à la disposition des randonneurs et campeurs, ce qui ravit naturellement les étudiants que nous sommes. Nous avions donc ramené du pain, des saucisses, du maïs à faire griller, de la confiture, des fruits, des champignons offerts par les grands-parents d'Ada... Donc tout le nécessaire. 

On avait prévu de manger dehors mais la pluie nous a rattrapé... suivie de l'orage qui a tonné une bonne partie de la nuit. Qu'à cela ne tienne, nous avons pu profiter du confort cosy des banquettes de bois, du feu crépitant et de l'orage se déchaînant sur la forêt tout en restant au sec. Une nuit à l'ambiance géniale, en bonne compagnie, dans un cadre superbe. Si vous faites de la randonnée en Finlande, une nuit dans un Kota est un incontournable.

Si vous n'avez pas de problème avec le fait de potentiellement passer la nuit avec des inconnus (pas de réservations, et tant que y a de la place...) ou d'utiliser des toilettes sèches, évidemment. Cela dit, si vous avez un problème avec les toilettes sèches vous allez avoir du mal à apprécier les joies d'un été en Finlande.

Le passage au Kota eut été parfait, s'il n'y avait eu cette confirmation d'une sorte de malédiction qui plane sur moi. En effet, où que j'aille, que ce soit au fin fond de la Grèce ou au fin fond du fin fond de la Finlande, il m'arrivera toujours, sans m'expliquer pourquoi, de tomber par un hasard totalement fortuit...

SUR DES FRANÇAIS.

Nulle part je ne suis à l'abri, nulle part je ne peux me cacher, ils sont partout. Une famille finlandaise débarque-t-elle au petit matin et fait la conversation par minimum de politesse (fait suspicieux pour des Finns, qui aurait déjà dû nous mettre la puce à l'oreille) : TADAA ! Le mari est Français ! On a probablement des tas de choses à se dire !!

Et bah non, figurez-vous. Quand je passe mes vacances en Carélie en compagnie d'amis Finlandais, c'est pour avoir la paix, pas pour taper la discute avec un Français. Non mais.

Et je suis sûr, le premier étranger que je vais croiser en Islande va me sortir : "Oh, but you are french ? Tu viens d'où, moi je suis de Limoges !"

Je le vois venir gros comme un Kota.

C'est flou, mais c’est mon lit !
Prochaine étape : Visite culturelle dans un château.... haaaaaaaantéééééééééé. Je vous laisse avec une belle photo prise par Marikki, dont vous pouvez suivre les aventures étranges en Russie, le pays où les maîtres d'hôtels peuvent vous dire droit dans les yeux qu'ils ne prennent pas de touristes. Si, si, c'est par là pour les anglophones : http://afternoonvodka.blogspot.ru/

Bien sûr je vous conseillerai naturellement le blog d'Ada où elle vous parle de son échange à Lyon... Mais bon... hein.

L'ambiance Kota, j'aime ça. (OK, jetez-moi des cailloux)

3 commentaires:

  1. En conclusion, si jamais je me rends dans un pays étranger, et que je t'y croise par hasard, je dois faire semblant de ne pas être Français ?

    Tu devrais pourtant pouvoir esquiver nos compatriotes sans trop de peine: suffit de parler allemand ou anglais. Tu n'éviteras pas les rencontres aléatoires, mais ils te ficheront la paix :p Et si l'interlocuteur frenchie prépare une baïonnette aiguisée en entendant la douce langue germanique, attention: il y a peut être un zombie derrière toi.

    Sinon, la Finlande, c'est toujours super classe ;)

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  2. Nous avons plus en commun que le simple fait d'être Français. Peu de chance que ça finisse comme d'habitude :)

    Et pour être franc, effectivement, j'ai tendance à esquiver avec l'Allemand, mais là, pas de bol, mes camarades ont répondu pour moi... ^^ Le pire, je crois, c'est voir arriver deux mecs dans la rue, ou montant dans le bus, et me dire "Tiens, ils ont des gueules de Français" et PAF, les entendre parler Français. C’est horrible. C'est comme avoir un radar à cliché qui fonctionne vraiment, c’est terrifiant.

    Après, ça se passe pas toujours mal, d'ailleurs, on se rend souvent compte qu'on a des raisons similaires de ne plus vivre en France... ou de ne plus vouloir y retourner (tout en regrettant la bouffe. Toujours, la bouffe).

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  3. Moi j'ai un truc infaillible pour repérer les Français à Auckland... c'est quand je vois deux personnes qui s'embrassent ou se tiennent la main. C'est TOUJOURS des Français.

    (C'est sûr que ça ne passerait pas dans la tête d'un Kiwi, cette idée. Et la bienséance, très chère?)

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