Ma première visite éclaire à Amsterdam s'était faite avant de me rendre à Helsinki pour la première fois. Malgré la pluie incessante et les rues gonflées de touristes enfumés, la ville m'avait fait une assez bonne impression. Je sais, ça y fait quand c’est nouveau, mais quand même, l’architecture, les vélos partout, et rien de désagréable chez les gens. L'impression générale que m'avait laissé ce passage rapide et mouillé était bonne, et j'y retournais donc pour une nouvelle Blitz-visite avec plaisir en décembre, escale entre Helsinki et Stuttgart.
Bon, l'architecture est toujours superbe. |
Et là, c'est le drame.
Pour être tout à fait honnête je ne sais pas si c'est simplement parce que l'effet de surprise et du neuf s'est dissipé, si j'étais plus fatigué et donc moins prompt à ignorer certaines choses, ou si comme je le suspecte c’est le contraste qui cette fois n'était pas en faveur de la ville, mais j'ai trouvé Amsterdam très... très... Europe Centrale. Et là ce n'est pas un compliment.
Déjà c'était crade. Des chewing-gum collés au sol en quantité astronomiques - du moins m'a-t-il semblé. Quelque chose qui ne m'avait pas choqué la première fois et là m'a littéralement sauté aux yeux. Beaucoup de crottes de chien aussi.
Dès la sortie de la gare je me fais accoster par une nana un peu crade sans être sans abris qui viens me demander des sous avec insistance... Le syndrome gare de Strasbourg qui revient me dire coucou alors que la Finlande m'en avait presque fait oublier le souvenir. Et on m'a demandé encore plusieurs fois le long des quelques centaines de mètres qui me séparaient du centre-ville. Et je ne parle pas du clochard assis dans son coin qui attend que les passants soient à portée, mais vraiment de ces déambulateurs qui non seulement viennent vous chercher mais insistent si vous dites non.
En moins de deux cent mètres j'ai également eu droit à une belle démonstration de harcèlement de rue que la jeune femme a dodgé comme une reine avec une habileté qui trahit malheureusement une grande expérience de la chose. Comme son visage fermé aux lèvres pincées, d'ailleurs. Pareil, c'est le genre de comportement que je n'ai moi-même encore jamais observé à Helsinki. Là c'était de l’acabit de ce que j'ai vu à foison en France : Deux mecs qui draguent/insultent une femme isolée et jolie (le Dutch étant assez proche de l'allemand pour me permettre de saisir le gros du sens de leur logorrhée macho) La femme, elle, a serré les dents, subi, et disparu. J'ai vu sa tête un court instant mais j'ai lu sur ses traits l'exaspération qui trahit la lassitude du quotidien.
Je doute que la ville ait simplement drastiquement changé en quelques années. Un peu, peut-être, mais pas au point de m'avoir surpris à ce point. non, c'est bien ma perception qui a changé. Le fait d'avoir déjà vu la ville une fois influe sûrement sur mon non-émerveillement, mais dans les deux cas, il s'agit de très courtes visites, quelques heures. Là encore, je ne pense pas que cela soit l'élément le plus fort.
Non, je pense que la grosse différence, c'est que la première fois je vivais en France, je venais de quitter la France et découvrais Amsterdam. Cette fois, je vis en Finlande et j'arrivais d'Helsinki. Et le contraste n'est plus en faveur d'Amsterdam. Que ce soit la propreté, l'attitude des gens... je me rends compte à quel point je tiens désormais la vie finlandaise pour mon standard. Moi qui jugeais déjà sévèrement ce que je voyais en France, mes critères semblent avoir été revu à la hausse. Non pas que la société finlandaise soit parfaite, mais... que la différence saute aux yeux ! En revenant à Amsterdam, j'ai pris cette révélation comme une claque.
La Finlande est mon nouveau standard. Évidemment, j'y vois des choses qui peuvent être améliorées, adaptées, de mon point de vue, et il y a des choses qui me rendent fou, mais en me retournant vers là d'où je viens, je réalise que je vois en mon pays d’accueil le minimum que j'attends désormais d'une société, un minimum en dessous duquel je ne souhaite plus vivre.
C'est une réalisation d'importance, notamment à un mois de mon départ pour un stage de trois mois en Islande, qui me permettra sans doute de mettre ce ressenti à l'épreuve. Plus de nouvelles bientôt à ce sujet :-)
Bon, au moins j'aurais pu voir leur marché de Noël et ricaner avec tendresse en pensant au Noël alsacien. Personne ne battra jamais ça !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire