jeudi 3 septembre 2015

Le road-trip français : la Tour Eiffel

Finalement, Axel et moi sommes enfin arrivés aux quatre pieds d'un des monuments les plus emblématiques de Paris, sinon le plus utilisé pour les plans d'établissement dans les films qui veulent vous faire comprendre que ouais, on est à Paris : La Tour Eiffel.
On dirait pas vu d'en bas mais c'est quand même grand... ah si, on voit en fait. 300 mètres environ, 10 100 tonnes dont 7 300 tonnes de charpente métallique. Détentrice du record de hauteur pour un monument durant 41 ans. FAT & BADASS.
J'ai personnellement un rapport assez paradoxal avec ce monument. Je suis en admiration complète devant son génie, sa structure, l'exploit technique qu'il représente, et son rôle à travers l'Histoire. Mais je méprise profondément le symbole, qui fait que c'est la première chose qui vienne à l'esprit d'un étranger à qui ont dit "France". Cette espèce d'association France = Paris, Paris = Tour Eiffel, ergo France = Tour Eiffel. Surtout depuis que je vis à l'étranger et que je remarque d'autant plus les produits essayer de se vendre avec le côté frenchy et qui mettent des mots en français Google avec une photo libre de droit de la tour en question. Cette espèce de über-icônisation à outrance me pousse généralement à balayer la Tour Eiffel d'un revers de la main quand j'en parle et à lui préférer d'autres monuments plus classieux... sauf que quand je me retrouve devant elle à nouveau, ben comme tout le monde je bave et je la trouve incroyable. Je ne vous ferais pas de topo historique poussé cette fois, on va me reprocher d'être professoral et pédant, donc si ça vous intéresse, cliquez ici.

Quand tu lèves la tête mine de rien et que ...
La première fois que j'ai vu et visité la Tour Eiffel c'était en 1997, j'avais 10 ans. La météo était assez pourrie mais j'avais jamais eu ce genre d'expérience auparavant, et monter au sommet d'une telle structure avait été un point d'orgue de ma visite de la capitale avec mon parrain. Dix-sept ans plus tard et quelques visites après, l'impression écrasante que me donne la tour reste intacte. J'avais du coup très envie de prendre l'escalier pour y monter admirer le paysage. Ça me semblait être une bonne idée, Axel était d'accord, on s'est donc rangés dans la file d'attente, et c'est là que tout à commencé.

D'abord, il y a eu les touristes allemands.

Un truc amusant avec les gens qui sont dans un pays étranger c'est qu'ils partent rapidement du principe que personne ne les comprend et du coup se permettre de dire n'importe quoi. Comme les deux snobinards français de l'autre jour qui jouaient les élitistes ("Nan mais sérieux comme producteur il était pas aussi bon sur l'album de 77") du haut de leur dix-sept balais à Levykauppa äx à Helsinki, critiquant les rayons pour leur manque de goût et se marrant en disant "mais il est con ce mec, il cherche dans les CD, pourquoi il fait ça ? Haha !" Le con qui ne fouillait pas dans les vinyles c'était moi, et je comprenais parfaitement le français. Bah les Allemands de la Tour Eiffel c'était le même principe, mais en plus sournois. 

D'abord leur groupe était disparate et finalement ils se séparaient se regroupaient un peu sans vergogne, jusqu'au moment où la queue se resserrait pour devenir une véritable file d'attente encadrée. Et là, bah, Axel et moi on était entre deux groupes, du coups, et ceux de devants comme ceux de derrière parlaient en allemand et je pouvais parfaitement comprendre qu'ils étaient ensemble et qu'ils en attendaient d'autres. Ils commencent à essayer de gruger, certains avec succès, jusqu'à ce que j'en aie marre et que je leur dise de se calmer et de rester dans la file comme tout le monde. En Allemand, cela va de soi, ce qui jette un petit froid du côté de mes compatriotes qui me croyaient dans le vent (bah oui, je parlais français avec Axel, je ne peux donc pas les comprendre, évidemment !). J'en profite pour alpaguer l'autre partie du groupe qui s’est aussi comporté de façon fort peu courtoise, et malgré le gros malaise général, deux nanas tentent le tout pour le tout. 

Le super combo Mensonge + Charme.

"On est pas dans leur groupe on a rien à voir" d'abord, ce qui m'a fait doucement rigolé. Je leur ai donc expliqué que j'étais pas sourd et que j'avais bien capté le manège, puis pour essayer d'atténuer le truc : ".... ladies first". Haha, ladies first ! Mais moi je suis pour l'égalité des sexes, madame ! Bon, malheureusement, ce ne fut bientôt plus que le cadet de mes soucis puisqu'après avoir payé nos tickets jusqu'au deuxième étage (oui parce que si vous voulez allez jusqu'au sommet ça coûte plus cher...), arriva le contrôle de sécurité.

Et là j'avoue, j'ai merdé. J'ai été honnête.

Sous la jupe de la dame de fer.
Comme un con, je vois qu'il faut laisser tout un tas d'objets etc. et qu'ils "contrôlent" vaguement à l'entrée. Et c'est là que je me suis souvenu qu'à ma ceinture, comme n'importe quand et n'importe où où je me promène, il y a mon couteau suisse, un cadeau de mon père. J'ai alors deux options devant moi :

- Suivre le conseil d'Axel et gruger en espérant qu'ils captent rien (ce qui honnêtement aurait été des plus facile vu la, euh... "sévérité" du contrôle)
- Être honnête et dire "j'ai un couteau, je peux le laisser en consigne ?

Bah il se trouve que j'ai été éduqué comme il fallait et j'ai donc été honnête. ERREUR FATALE ! Les mecs me disent qu'il n'y a pas de consigne (même pas payante) et me jurent qu'ils ne peuvent pas le garder de côté, comme ça, en mode sympa. Il y a une boîte où je peux le mettre mais c'est du genre à sens unique, le couteau, je le perds. Ah oui, il y avait une affiche complètement déchiré au début de la file d'attente qui dit qu'ils vont interdire des objets donc c'est pas une surprise (par contre que y a pas de consigne, c'est indiqué, euh.... ben...). Mais pas de panique, il y a une solution facile, que notre contrôleur donne à tout le monde (car le problème est récurrent) : Je peux aller cacher mon objet dans les buissons juste à côté.

Oui, oui, je peux aller "cacher" mon objet dans les buissons très discrètement au pied de la TOUR EIFFEL, où PERSONNE n'est en permanence PARTOUT. Et surtout, je peux le cacher dans les buissons où le mec a dit à tous les autres de le faire. Si vous voulez faire la brocante et récupérer des trucs d'occasion état neuf, c'est le deuxième buisson à gauche les amis !

Parmi les objets que vous n'avez pas le droit d'emporter quand vous visitez la Tour Eiffel, il y a surtout des trucs peu courants quand on se promène à Paris et dont vous vous débarrasserez sans problème, je vous rassure : poussettes, parapluies... D'ailleurs vous pouvez lire ces instructions en ligne, donc vous êtes prévenus, quant à ceux qui viennent en promeneurs et qui passent par là, ben, allez vous faire un sac, on est juste la Tour Eiffel, on peut pas se payer une consigne.

Moi, refusant de jeter un cadeau à la poubelle, je décide de revendre mon billet et que la Tour aille se faire un sac. Sauf que voilà, personne ne nous fait confiance dans la file d'attente, pensant probablement qu'on veut leur vendre une arnaque. Là je commence à me dire qu'en plus de la déception va s'ajouter le pognon jeté par la fenêtre. Les boules, quoi. Quand soudain, alors que nous nous préparons à repartir dépité, c’est l'illumination. De l'autre côté du MÊME pilier nous découvrons qu'il y a un petit poste de police. Tentant le tout pour le tout j'y vais et je demande si je peux laisser mon couteau sur place en expliquant ma situation (sachant que légalement je suis pas censé me balader avec un couteau, même s'il est suisse). Sympathique et compréhensive, la policière me fait signer un papier, me dit à quelle heure faudrait que j'aie récupéré l'objet et en deux temps trois mouvement et quelques sourires c'était plié.

Et c'est ainsi que nous avons pu, après une perte de temps conséquente dû à une organisation de merde, commencer notre ascension de la Tour Eiffel. Police Nationale, fuck yeah !

Je ne vais pas narrer chaque marche et chaque pause photo à travers les poutrelles et les grillages lors de cette grimpette des plus sympathique, mais vais plutôt laisser parler les images à partir de maintenant :

Enchevêtrement de poutres, alignements de rivets, la Tour Eiffel révèle sa véritable majesté de l'intérieur bien plus encore que de l'extérieur. Le monument est pharaonique, l'assemblage d'acier robuste force le respect. Dire que pendant la première guerre mondiale, face à la pénurie d'acier, on a songé à la démonter pour la refondre en obus...
De superbes perspectives en géométrie de métal.
Vue en contre-plongée du premier étage vers le second.
On peut voir l'ascenseur pour les moins téméraires monter dans l'une de ces jambes colossales.

Nous voilà arrivés au premier étage, celui qui forme un carré autour du vide sous lesquels nous nous tenions quelques instants auparavant. L'étage était alors en rénovation, mais certains nouveaux aménagements permettaient déjà d'admirer le paysage tout en nous amusant à jouer avec nos nerfs et notre bravoure :
Paris vue du premier étage. Au loin on distingue la basilique du Sacré-Cœur, à Montmartre. Mais si, regardez mieux...
Là ! On la voit mieux, la basilique au fond à gauche. On peut également admirer la verrière du Grand Palais dont je parlais précédemment sur laquelle flotte le drapeau tricolore.
On appréciera le sol en verre sur le bord intérieur du carré formé par l'étage, de quoi faire une belle frayeur aux gens souffrant de vertige !

Avec un peu de chance, comme nous vous aurez un gamin qui sautera à pieds joints sur la vitre pour voir si c'est solide. Aussi, admirez mon coup de soleil. Et ce n'était que le début du road-trip. Paye ta peau de roux.
J'en met une autre qui vous permettra de mieux voir les gens en dessous. Comme ça vous aurez une bonne idée de la hauteur à laquelle on se trouve (57m au-dessus du sol) ET de la longueur des files d'attentes en contrebas.
Toi aussi conquiers ta peur du vide et triomphe du vertige !
Après un petit tour d'observation nous sommes montés au deuxième étage, et la vue s'est encore améliorée. J'étais déjà monté dans la Tour Eiffel avant, mais jamais par temps si clair, j'en ai donc profité ! Nous sommes alors à 115 mètres de hauteur.

Le Trocadéro, le Musée de la Marine, et au fond, dans son prolongement, le quartier des affaires ou quartier de la Défense. La photo de moi enfant posant devant la tour Eiffel vue dans l'article précédent fut prise sur le parvis du Trocadéro, justement.
Le Champ de Mars, où ne se rassemblent plus les armées mais les touristes.
Où je contemple les 166 mètres qui me séparent du prochain étage. Pour des raisons financières (le sommet coûtant un extra) nous ne sommes pas montés plus haut.
L'Arc de Triomphe perce tout de même l'immense tapis Haussmannien qui recouvre la capitale.
Une vue charmante des ponts de la Seine. Pour une bonne vue de Paris, il n'y a guère mieux.
Le Champ de Mars semble déborder dans les rues parisiennes. Malgré tout, l'horizon semble bien gris. Heureusement il est parsemé de pépites architecturales, comme l'Hôtel des Invalides, que j'avais également mentionné dans l'article précédent et dont on reconnaît la coupole dorée.
Après nous avoir fait plaisir avec la vue, Axel et moi sommes redescendus pour nous mettre sur le chemin du retour, non sans un dernier photoshoot de cette immense œuvre d'art.

Un dernier regard pour ce monument incontournable avant de nous remettre en route.
Mais avant de clore cet article sur la Tour Eiffel, j'aimerai revenir sur un incident étrange. Alors que nous marchions sur les trottoirs impeccables de la capitale (hahaha. Lol), nous sommes tombés sur ceci :


Selon toute vraisemblance, ce pigeon a été décapité, en partie écorché, puis quelque chose (ou vue la forme, quelqu'un) a mordu dans ce bout de viande crue. Que dois-je en conclure ? Merci de me faire part de vos théories. 

8 commentaires:

  1. Vous m'aviez pas parlé de l'oiseau!!! A priori, je dirais un pigeon torturé par un malade, puis un chien est passé par là et en a croqué un bout?

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    1. Bah on avait enchaîné sur le restaurant japonais si je me souviens bien, je pense qu'il valait mieux ne pas trop penser à l'oiseau, en fait :-p

      Et moi cette morsure ne me fait pas penser à un chien ^^

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    1. Merci. Je commençais à me demander s'il ne faudrait pas que je la fasse moi-même !

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  3. Les équarrisseurs de l'ombre ? Une espèce d'agence secrète de psychopathes qui exécute les pigeons qu'on envoie pour les espionner ?

    Sinon, pour le couteau, j'ai repensé à Disney aussi ^^ En tout cas, Sympas au commissariat, c'est bien de l'écrire aussi :)

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    1. Oui, j'ai trop souvent tendance à oublier que j'ai au moins un (voire deux) couteau(x) sur moi à tout moment... Jusqu'à ce que je rencontre un agent de sécurité.... -.-'

      Et oui, il faut rendre à César ce qui lui revient ! :)

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  4. Ah oué ... je compatis pour le couteau ... Je rencontre souvent le problème.
    Sauf qu'en fait, j'oublie que je l'ai sur moi :D
    Alors on menace de me le confisquer, mais c'est juste pas possible.

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    1. Voilà, s'en souvenir trop tard m'arrive aussi, comme devant le tourniquet de Disneyland où soudain ça m'a fait tilt et où j'ai eu l'air très con... ^^ Mais là, si j'avais pas pu le laisser dans le petit poste de police, j'aurais abandonné plutôt que de leur laisser ou de le planquer là où tout le monde sait qu'on les planque !

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