Bon, je vais être franc, j'ai un retard monstre dans ce que je voudrais vous montrer de l'Islande, et je le sais, hein, j’ai même presque honte. Malheureusement j'ai un problème de disque dur externe vieux et pénible, et donc j'aurais peut-être besoin d'accéder aux fichiers qui sont sur mon ordinateur portable. En Finlande.
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Le Périgord et sa pierre jaune. |
Or, je ne suis pas en Finlande, là, tout de suite. Du coup, si ça ne vous dérange pas, je continue dans ma série d'articles surprise et je retourne avec vous en Dordogne, ni vu ni connu. Car la France recèle d'innombrables lieux magnifiques et de sites incroyables, et je trouve un peu dommage que ce blog ne leur rende pas meilleur honneur. Bon, déjà, faut dire que j'en ai vu beaucoup à une époque où je n'avais pas d'appareil photo, donc j'ai rien à montrer, mais aussi parce que j'avais tendance à suivre l'actualité de mes déplacements. A partir de maintenant, je vais tenter de m'en moquer comme de l'an 40 et simplement fouiller dans mes archives pour vous parler d'endroits chouettes que j'ai eu la chance de visiter avant d'entamer ce blog, ou dont j'avais simplement oublié de parler. Voilà, cette petite promesse qui va se retourner contre moi avant que je puisse dire ouf, c'est fait.
La Dordogne, donc. La dernière fois je vous avait montré quelques images de
Sarlat-la-Canéda, étape indispensable si vous êtes dans le coin, de par sa beauté médiévale et ses saveurs de l'Ouest qu'elles sont bonnes. Aujourd'hui, je vais vous emmener pas très loin, à la
Roque-Gageac. Déjà, un nom pareil, ça respire le terroir français. Pour mes lecteurs qui s'infligent mes commentaires par le truchement facétieux de Google Translate, c'est le genre de nom que vous vous imaginez sûrement dans les films de guerre quand la colonne allemand débarque au milieu de la France rurale en criant "Schnell ! Schnell ! Scheisse ! Scheisse !" (comme tous bons Allemands qui se respectent). Et en fait, le village en question est loin d'être le petit bled Français typique et presque banal qu'on s'imagine. En fait, c'est un superbe ensemble d'habitations construites aux pieds/dans une falaise, le long de la Dordogne (le fleuve, pour ceux qui ne suivent pas. Oui, amis non-Français, la Dordogne est une Région qui tire son nom du fleuve du même nom). Je vous laisse admirer l'ensemble :
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Le village vu d'une gabare (un genre de péniche locale). J'adore le côté "montagne dévorée par la forêt" que donne cette perspective. |
Alors la Roque-Gageac est un des ces lieux assez impressionnants où des habitations ont été très tôt creusées dans une falaise. D'ailleurs, on avait visité dans la région des grottes creusées à la préhistoire, puis aménagées au fil du temps, renforcées au Moyen-Âge pour résister aux sièges des Anglais pendant la Guerre de Cent Ans (Ah, oui, on oublie souvent que les Anglais ont occupé autant de bouts de France ^^), et pour certaines, encore occupées comme maisons d'habitations aujourd'hui - même si les dernières ont été abandonnées pour la plupart dans les années 50. Mais quand même ! Imaginez combien de générations de périgourdins ont vécu dans ces mêmes grottes, dans ces mêmes falaises, fumant leur clope à ces mêmes fenêtres, de la préhistoires à Charles de Gaulle (si des ados qui trouvent le Bac trop dur passent par là, non, contrairement à une idée reçue bien, De Gaulle ce n'est pas la préhistoire). C'est quand même au-delà du génial, c'est juste super cool.
Sauf quand ça s'écroule, évidemment.
Or, justement, le 17 janvier 1957, un bout de falaise se détache et ratatine une partie du village. Fort heureusement, seulement trois personnes perdent la vie parce que tout le monde est au boulot / à l'école, on échappe donc au pire. Mais le gros trou dans la roche au-dessus du village et les ruines encore visibles donnent une bonne idée du carnage... et de la chance de cocus des habitants !
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La falaise : Le charme du village et son épée de Damoclès. |
Là où cette anecdote devient franchement rigolote, c'est quand la Mairie a pris les choses en main pour sécuriser ses administrés. Elle a décidé de faire installer un filet anti-chute de pierre, comme il se doit, et a fait un appel d'offre en conséquence. Au final, deux propositions se disputaient l'argent du contribuable :
- A ma droite, une entreprise suisse spécialisée dans la sécurisation en montagne, offrant ses services pour l'installation d'un filet spécialement conçu pour empêcher les chutes de roches dans les Alpes. C'est également l'offre la moins coûteuse.
- A ma gauche, l'Union Soviétique (oui, oui) propose de refourguer un vieux filet anti-sous-marins d'occasion. Parce que si c'est conçu pour bloquer un sous-marin, c’est parfaitement adapté à la protection d'un village contre les éboulis. Même si c'est un peu plus cher.
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Le Château de Beynac |
Forcément, devant un choix pareil, vous vous doutez bien que la Mairie, loin d'être conne, a opté pour... le filet anti-sous-marins soviétique, bien sûr. D'ailleurs si vous regardez bien, vous pouvez le voir au-dessus de la ligne des toitures sur la photo ci-dessus.
Cette anecdote, je l'ai apprise par le capitaine de notre gabare alors que nous faisions un petit tour sur la Dordogne, moment calme et sympathique permettant de voir le village avec un peu de distance, ainsi que d'admirer le château de Beynac qui n'est pas loin.
En revanche, je ne suis pas sûr d'avoir compris pourquoi les gabares arboraient le drapeau du Québec... Est-ce que y a un jumelage dont on nous aurait pas parlé ? Est-ce que c'est pour le côté "France de notre bon Roy" et qu'un vrai drapeau royaliste c'était plus difficile à obtenir - et un peu cher juste pour flatter l’œil du touriste ? J'aurais peut-être dû le demander à notre guide, mais si quelqu'un sait, je serai heureux de l'apprendre.
Et donc, pour ceux qui ne le savent pas, le drapeau sur la gabare ci-dessous est le drapeau du Québec. Le drapeau bleu à croix blanche était un étendard royal français, opposé à la bannière blanche à croix rouge des anglais (qui ironie du sort, vient elle-même des Croisés Français, à l'origine). Bref, cette minute culturelle était pour toi, Peter, si tu me lis ! ^^ (You may have noticed that tourism in this area plays heavily on our good ol' war times with you Brits :-p Hundred Years War still cashes in, my friend ! )
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La vue pittoresque qui va bien, avec les murs du manoir mangés par le lierre. |
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L'église qui donne l'impression de pousser sur la roche... Et la nature, partout ! C'était très beau d'être entouré par la verdure comme ça. |
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Le filet soviétique et l'escalier en bois qui monte vers les ruines. En observant bien, vous voyez aussi des fenêtres creusées dans le pan de la falaise, trahissant la présence de pièces taillées dans la roche. |
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J'aime beaucoup aussi les rues qui montent en zigzag sur les flancs de la falaise, et cette architecture typique. |
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Agréable promenade aux bords de l'eau... |
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Impressionnant : On voit encore la silhouette des maisons qui ont été rasées par l'éboulement... |
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Là c’est mon côté païen qui parle : La nature est vraiment superbe dans la région... Je suis toujours fasciné par la force et la ténacité des arbres qui arrivent à pousser dans les coins les plus improbables. |
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Le château est assez chouette pour son côté "générique". Pas d’extravagances, juste une belle pièce d’architecture au bord du fleuve. Bon, ça n'a pas la classe d'un Haut-Koenigsbourg, mais quand même ! |
Et pour finir, une photo prise par mon pôpa alors que votre serviteur prenait ces quelques clichés sur la gabare... Y a un côté making-of, non ? Et je sais, on dirait que je suis à la barre... mais non. Pourtant Capt'aine Lenhardt, ça claque, non ? Non ?
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Non. On remarquera que j'utilise mon vieux Canon à piles (!). Quand j'y pense, j'en frissonne encore. Dieux Merci, Peter m'a dépanné pour l'Islande, parce que sinon... |
Si je retrouve mes photos de Bugue, il y aura un article "Visitez la Dordogne 3". Sinon... j'espère que ces deux-là suffiront à vous convaincre que la région a suffisamment de charmes pour mériter un petit tour, si d'aventure vous cherchiez une destination de voyage dans l'Hexagone... Je dis ça parce qu'encore récemment j'évoquais avec un ami le fait qu'il n'y avait pas forcément besoin d'aller loin pour voir de chouettes choses, des paysages différents, de l'exotisme, finalement. Et c'est un sujet qui revient souvent quand on évoque la Finlande ou l'Islande (ou même la Grèce, même si ça commence à dater et que la plupart des gens ont oublié que j'y avais fait un Service Volontaire Européen ^^ ). Entre la Bretagne, le Pays Basque, l'Alsace, l'Auvergne, la Savoie, etc., rien qu'en France, y a de quoi faire ! Y a tellement d'endroits que j'aimerai visiter en France et en Allemagne, qui n'étaient pas si loin de chez moi, finalement (avant, hein...) et que je regrette de ne pas avoir vu tant que j'habitais encore "à côté"... Ce qui m'amène à un autre sujet qui revient fréquemment et faire l'objet d'un article à venir prochainement : De la difficulté de porter un regard "de touriste", neuf et émerveillé, sur mes régions d'enfance, la Forêt Noire et l'Alsace...
A suivre, donc !
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