samedi 19 avril 2014

Un dimanche ensoleillé en Islande : Un Road-Trip (1/2)

Quand les gens en Islande me disaient que le temps change beaucoup, j'avais d'abord tendance à sourire, hocher de la tête pour approuver tout en se disant "ouais, bon, j'ai passé quelques saisons en Finlande, je maîtrise." Mais après deux mois passés à subir les aléas complètement imprévisibles de la météo islandaise, force m’est de constater que non seulement ils avaient raison, mais qu'ils avaient omis de préciser "d'heure en heure". Parce que le temps, ici, n’est pas qu'un simple sujet de conversation pour remplir les blancs dans une discussion un peu molle. Le temps, ici, c'est la main du destin qui va décider de ton week-end, de ton après-midi, de ton mode de transport pour rentrer du boulot. Le temps, c'est un des dieux que tu pries assidûment chaque fois que tu veux faire un voyage, une ballade, même un achat au cente ville.

C'est quand même plus sympa sans la grêle, non ?
Plein soleil, pluie, neige, grésil et grêle vont se succéder au cours de certaines journées dans un ordre et un rythmes totalement aléatoires. A cela s'ajoute le facteur vent qui transforme un bel après-midi ensoleillée en ce jour où vous avez failli perdre vos doigts. Sans crier gare. Au moins, en Finlande, il fait froid et on le sait, le vent n'attend pas qu'on soit suffisamment loin de chez soi pour soudainement venir vous faire regretter votre choix vestimentaire, invitant son ami la grêle pendant dix minutes avant de laisser la place au soleil. Et observer l'horizon ne sert à rien, on ne voit rien venir.

Enfin si, mais à la dernière minute.

Une fois, je me trouvais dans un bâtiment assez haut à Reykjavík avec une belle vue sur la mer et les montagnes de l’autre côté. Beau temps, températures agréables. Soudain, mon regard est attiré par une masse blanche et massive qui arrive par la gauche. Poussée par le vent, un mur de brouillard semble tout à coup fondre sur la ville, si vite que je le vois engloutir les immeubles. Avant même de réaliser ce qui se passe, l'immeuble est pris dans un blizzard et les montagnes ont disparu. Je ne vois même plus la mer, seulement les constructions avoisinantes. Le temps de faire quelques blagues et commentaires sur le temps, peut-être dix minutes, et la neige s'arrête d'un coup. Le brouillard se dissipe et le mur de blizzard repart, continuant son chemin comme si de rien était. Vingt minutes plus tard la neige a pratiquement fondue sous un soleil radieux et les rues semblent avoir simplement pris un peu de pluie. C'était tellement grotesque que je me serai cru dans un cartoon. Et c'est comme ça tout le temps, pluie, neige et franc soleil se succèdent dans la même journée en quelques minutes.

Ce qui n'est évidemment pas sans rappeler l'inénarrable :


Décidément, entre ça et et la maison des fous, je sais pourquoi j'ai toujours préféré Astérix.

Mais revenons à l'Islande.

Cela explique l'un des aspects de la culture islandaise, le rapport relatif à la ponctualité et à l'organisation, notamment lorsqu'il s'agit d'un événement. Le maître-mot est : flexibilité. Comme on ne sait jamais de quoi le temps sera fait, beaucoup de choses se font à la dernière minute, et improviser, changer radicalement d'avis ou de programme à la dernière seconde, ça fait partie du jeu - et ça déteint sur la vie de tous les jours. C'est pas la Grèce non-plus, mais après la Finlande, on le sent bien, le contraste.

Mais quelle est cette boule de feu flamboyante en plein Avril ? Et par quelle magie le ciel a-t-il pris cette couleur bleutée ?
Du coup, organiser un voyage se passe en deux temps. D'abord on regarde la météo et on planifie quand on veut partir et où. En effet, on changera plus volontiers la destination, qui dépend grandement du temps qu'il fera, plutôt que la date, parce que si on a du temps libre, autant en profiter quoi qu'il arrive. On annulera certaines excursions purement et simplement sans ronchonner, parce que c'est la vie. Dans un deuxième temps, on revérifiera le temps juste avant de partir, histoire de savoir si on annule tout une heure avant de partir. Voilà, le voyage est prêt. De toute façon on embarque les vêtements chauds, alors pas besoin de se casser la tête.On m'a même dit "en été, on décide de nos vacances en fonction du temps et donc on bouge sur l'île en suivant la météo".

Autant dire que l'organisation allemande tend à avoir des sueurs froides.

Fort heureusement pour moi, ce dimanche, le temps nous fut favorable, et enfin j'ai pu me balader en dehors de Reykjavík. Avec Þóra et Orri, deux collègues de boulot, on a pris la voiture et fait un petit tour dans l'Ouest du pays sans un ciel clément, pour aller voir le Bain de Snorri à Reykholt et les chutes d'eau de Hraunfossar :
Celle-là est de Þóra
Je vous fais un petit résumé avec quelques photos et promis, demain - quand la vidéo aura fini de charger sur youtube, ahem - vous aurez une vidéo qui va bien. (Évidemment, les problèmes habituels de copyright pourraient potentiellement ralentir cette démarche, on ne m'en voudra pas)(N'est pas ?)

A l'aller on a pris le tunnel pour aller plus vite et profiter du temps, mais au retour, on s'est fait plaisir et on a longé toute la côte, nous permettant d'admirer le Fjörd où la région avait l'habitude de "s'occuper" des baleines pêchées. Un endroit magnifique avec de belles plages de sable noir et tout. Comme en Carélie, l'absence quasi totale d'autres voyageurs sur les routes m'a donné une agréable impression d'espace et de liberté. Les paysages eux-mêmes sont à couper le souffle, surtout quand la plaine immense s'étend face à vous, bordée par des montagnes et des glaciers... L'herbe était même assez verte dans la région du Bain de Snorri, à la riche activité thermale, alors qu'à Reykjavík tout est encore assez jaune. Quant aux chutes, je penses que les images parlent d'elles-même. 

Le paysage offre aussi quelques surprise grâce à ses vallons et ses crevasses. On peut avoir l'impression de rouler pendant des plombes face au vide complet d'une plaine à découvert, et soudain, au détour d'une descente invisible jusqu'alors, on réalise qu'on avait face à soit une grande ferme dissimulée par une simple colline.

Hraunfossar, c'est beau.
L'absence de forêt, déjà remarquable dans Reykjavík et ses alentours malgré quelques bosquets (comme à Perlan) devient criante. Les amateurs de forêts comme moi se trouveront bien désemparés face à ce qui ressemble terriblement au Rohan - bon en même temps...

Il me faut mentionner que la tête atterrée d'Orri en apprenant que les toilettes coûtaient 100 couronnes au musée de Snorri (puis rebelote aux chutes) n'a pas eu de prix ! D'ailleurs, aux chutes d'eau, le toilette n'était pas surveillé et l'application du tarif laissée à l'honnêteté des usagers. Si les Anglais, les Allemands et les Polonais avaient droits à une simple annonce du tarif, pour une raison ou pour une autre les Français avaient une longue et belle phrase leur expliquant que le site avait besoin d'être entretenu et que ça coûtait des sous et que vous comprenez déjà qu'on vous fait pas payer l'accès au site... bref, le bon sens quoi, on se doute bien sur un site gratuit pourquoi ils font payer 100 couronnes (60 centimes) le toilette - enfin, aimeraient que vous payiez 60 centimes, hein, parce que je suis pas convaincu que beaucoup le fassent sans surveillance. Je me demande du coup s'ils se sont senti obligés de l'expliquer en seulement en français parce que :
- Ils avaient un(e) francophone à disposition (mais pourquoi pas en islandais ou même en anglais, du coup ?)

Ou :
- Les Français sont ceux qui auraient plutôt tendance à se plaindre de devoir payer 60 centimes ?

J'ai mon idée sur la question, je vous laisse vous faire votre propre opinion sur la question. ^^





Une dernière photo de notre retour, en vous donnant rendez-vous bientôt : Demain, si tout va bien, je fais le Cercle Doré ! Et pendant ce temps là vous aurez droit à la partie 2 de cet article, celui avec la vidéo.


PS : Ada, ich hatte dir etwas versprochen...
Glücklich ? :-p

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