vendredi 10 août 2018

Un été en Skåne, partie 1 : des champs et des plages

Autour de Lund : des champs (une illustration)
Les lecteurs de ce blog savent probablement que depuis près de huit mois maintenant j'ai laissé derrière moi la Finlande pour aller vivre en Scanie, cette province de l'extrême sud de la Suède (dont je vous ai parlé du drapeau ici). Ma compagne et moi sommes arrivés en plein hiver et comme nous étions pris par son travail et mes cours intensifs de suédois, on n'a pas vraiment pris le temps de sortir de notre nouvelle ville d'accueil, Lund. Or Lund est une petite ville charmante, mais entourée de champs dans un décor des plus plats. Après l'environnement naturel et sylvestre d'Helsinki et d'Espoo, j'avoue qu'il a été difficile pour moi de retourner habiter au milieu des champs (insérez ici des images de SPT Artzenheimois à base de murs de maïs) (des murs de maïs partout). Bon, heureusement ici c'est plutôt du blé, et de l'orge, et autres céréales dorées au soleil, donc j'ai évité les blocs verts de maïs, mais quand même. Sans compter que la Finlande me manque sous bien des aspects, autant dire que lorsque nous avons pu nous dégager deux semaines de vacances en commun, c'était l'occasion pour ma compagne et moi de découvrir notre nouvelle région au-delà de Lund.

Pour moi, c'était surtout le moment d'apprécier à sa juste valeur mon nouvel environnement, découvrir les beautés de Skåne (le nom suédois de la Scanie) au-delà des quatre murs de mon quotidien. D'autant plus qu'on nous avait recommandé pas mal d'endroits et que j'avais moi-même commencé à éditer une carte de ce que je voulais voir en Suède et aux environs. J'y voyais l'occasion d'apprécier la Suède plus.

Nous avons donc loué une voiture pour deux semaines et avons exploré Skåne, essentiellement le sud, d'ailleurs, mais il y avait pas mal de choses à voir. Alors par contre, je ne vais pas faire un article par jour de balade comme je le fais la plupart du temps, je vais plutôt regrouper différents lieux ensemble par thématique. Donc les visites seront mélangées, et on ne peut pas en tirer un parcours ou un itinéraire. Je ferais peut-être une carte, mais pas sûr. On verra.

Bref, commençons, sinon je digresserai encore demain.

Rouler à travers Skåne c'est beaucoup... surtout... essentiellement rouler à travers les champs. Il y a bien quelques bosquets et "forêts" qui tentent d'égayer un peu le tout mais c'est une région essentiellement agricole. Apparemment, ce paysage "typique" de la région n'a que deux-cents ans et est le résultat d'un changement drastique de la politique économique du pays. Avant, la Scanie ressemblait à ses voisines plus au nord, avec forêts, marais, etc. Désormais, seules quelques réserves naturelles minuscules racontent encore le passé sauvage de la région. Ce qui m'attriste, évidemment. Néanmoins, nous avons visité cet endroit à la meilleure saison possible : juste avant les récoltes (en fait ils ont commencé à faucher durant nos derniers jours de vacances), et du coup nous avons eu droit aux champs dorés à perte de vue, ce qui était, je l'avoue, très beau. Parfois l'intégralité du paysage se résumait à des champs de céréales dorées ondulant de chaque côté de la route, ce qui ne m'a pas laissé indifférent.

Ici on récolte les céréales et le vent.
Beaucoup de fermes isolées parsèment les champs. Après, bon, ce sont des champs, vous avez probablement les mêmes à la maison.
Il faut imaginer l'ondulation dès que le le vent se lève.
Beaucoup d'éolienne, et vu le vent qu'on se tape à longueur d'année, je comprends pourquoi !
Ceci est un petit avant-goût, puisqu'au bout de cette route se trouve une pierre runique, mais ça, nous le verrons dans l'article suivant.
Nous avons croisé beaucoup de vieux moulins, en divers états de conservation, dont certains peuvent être visités. Nous gardons-cela pour de prochaines vacances !
Donc ça, c'est ce que les locaux considèrent (aujourd'hui) comme le paysage typique de Skåne. Heureusement, toute la région n'est pas tout à fait qu'un immense champ de blé. Non, il y a aussi des plages.

Alors là, c'est le moment où ceux qui me connaissent lèvent au mieux un sourcil circonspect, au pire se mettent à ricaner. La plage. Moi. Moi et ma peau qui entre en combustion spontanée sans crème solaire 50. La plage. Et bien marrez-vous, mais j'y suis allé. DEUX FOIS. Il y a même des photos de moi en maillot de bain pour le prouver... Mais ces images ne trouveront jamais leur chemin vers ce blog.

Bon, OK, je déteste toujours autant de devoir me couvrir de crème donc j'ai ronchonné mais ma compagne voulait y aller et on s'est tapé des détours pour des pierres runiques qui m'intéressaient, on pouvait bien aller un peu à la plage. D'autant plus que la première où nous sommes allé jouxtait une réserve naturelle et que le cadre était des plus attrayants, j'ai nommé : Falsterbo, sur la péninsule à l'extrême sud-ouest de la région (et donc du pays), à environ 25 kilomètres des côtes danoises.

Le sentier parallèle à la plage, côté réserve naturelle.
La plage de sable blanc s'étale assez longuement, et au plus près du parking j'avoue que la masse de monde ne m'emballait pas franchement. Nous avons donc décidé d'aller voir plus loin, en prenant le sentier de la réserve naturelle. Cela nous aura permis d'observer quelques oiseaux et d’apercevoir des lapins, ainsi que des golfeurs dans leur environnement naturel. Ah je vous avais pas dis ? Les Suédois (en tout cas en Scanie) ont la drôle d'habitude de mettre des pu*** de golfs à côté/dans leurs réserves naturelles. TOUT. LE. TEMPS. Je sais pas ce qui se passe dans leur tête pour immédiatement associer "préservation de la nature" et "grand terrain de pelouse neutre". Mais c'est comme ça.

Bon, réserve naturelle, oui, mais en Scanie, donc en plus du golf ça veut dire "pas très grand", on voit donc les maisons de Falsterbo de l'autre côté du marais.

Ces cabines de bain sont privées. Elles s'alignent le long de la plage et derrière la grande dune qui sépare celle-ci du sentier de la réserve.
En direction de "loin du parking". 
En direction de "plus près du parking".
Outre le côté bucolique des bateaux sur le sable, remarquez qu'au-dessus de l'horizon marin on distingue un pont : c'est le pont de l'Öresund, qui relie la Suède au Danemark.
Des cabines de bain côté sentier, sur le chemin du retour.
Un autre exemple de moulin à vent au bord de la route, juste avant le parking.
C'était notre première plage ici et c'était pas mal, le cadre était agréable et il y avait du sable, mais (car il y a un mais), on a moins apprécié les espèces de bestioles qui venaient nous piquer/mordre (??) dans l'eau. On n'a pas réussi à trouver ce que c'était, donc j'ai appelé ça des moustiques de mer. Pour moi, la promenade dans la réserve naturelle a fait que ça valait vraiment le coup, mais même moi qui ai un rapport amour-haine avec la plage à cause de ma peau, j'avoue qu'elle était quand même sympa, à condition de marcher un peu plus loin que la partie proche du parking.


En fait, cet endroit souffre dans ma tête de la comparaison avec une autre plage où nous sommes allés vers la fin des vacances, Sandhammaren. Située à l'extrême sud-est de la région (et donc du pays, encore une fois), Sandhammaren c’est une immense plage de sable blanc qui, à cause des courant charriant plus de sable, s'étend petit à petit et donc grandit. Le problème de ces courants particulièrement forts et des bancs de sable, c'est que beaucoup de navires s'y sont échoués à travers le temps, faisant de cet endroit le plus grand cimetière à bateau de toute la Suède (on parle de milliers d'épaves). C'est pour cela qu'on y créa au 19ème siècle le premier centre de sauvetage en mer du pays. De fait, cette plage est immense, et nous n'en avons vu qu'un petit bout, mais c'était très joli, il y avait de la place sur le sable sans qu'on se marche dessus - ce qui m'a surpris car l'endroit est très touristique - le sable était propre, tout était propre en fait, et pas de moustiques de mer cette fois-ci ! Si on ajoute la faible profondeur plus les gros rouleaux de vagues, c'était très agréable, j'en ai oublié ma peau (une fois dans l'eau).

Au début je me suis dit "chouette, c'est couvert, pas besoin de mettre la dose de crème !"
C'était le premier jour de ces deux semaines où le temps était couvert, j'y voyais un signe...
Et comme il n'y avait pas trop de vent, j'étais persuadé d'être tranquille.
Pensez vous ! Évidemment que ça s'est dégagé. Crème 50, sors de ce sac.
Après je blague sur le temps couvert, mais on a bénéficié de l'été le plus "beau" et le plus chaud depuis très, très longtemps. Records de sécheresse battus, pays en proie aux incendies de forêt... c'était chouette d'avoir du beau temps tout le temps mais au fond on savait aussi que les champs n'avaient pas assez d'eau et que certains coins de Suède le payaient cher.

Alors après nous n'avons fait que deux des nombreuses plages de Scanie, mais je pense que ça vous donne une idée. D'autres endroits en bord de mer que nous avons visité méritent l'attention, mais ce sera pour les articles suivants. On y parlera du plus grand site mégalithique de Suède et d'un phare avec des grottes.

À suivre, donc...

Avant que tout le blé ne soit fauché, j'ai cueilli quelques épis pour décorer mon offrande durant mon blót d'automne. Et j'ai bien fait, ils ont commencé à récolter peu après dans toute la région. Au passage, vous pouvez admirer les champs de Skåne au soleil couchant...

2 commentaires:

  1. Finalement tu as renoncé à caler des photos des champ de maïs alsaciens ou tu n'en avais pas?

    En tout cas, c'est très beau quand-même.

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    1. Je ne crois pas avoir de photos de l'interminable horizon vert du maïs alsacien ! J'ai pris des photos des champs autour d'Artzenheim quand ils ont enfin commencé à les (re)diversifier. J'essaierai d'y penser quand je reviendrai en été.

      Et merci ! :) L'article suivant avec le phare et la grotte proposera des photos encore plus chouettes, à mon avis.

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